Qu’est-ce que la thérapie par l’écriture ?

Les écrivains ont depuis longtemps été en mesure d’attester des avantages potentiellement thérapeutiques d’écrire des choses. Qu’il s’agisse d’enfermer de vrais événements sous une forme fictive, d’écrire de la poésie ou de tenir un journal, de nombreux écrivains estiment que l’acte d’écrire offre un véritable soulagement psychologique. Stephen King, par exemple, a parlé de son désir de se débarrasser de ses pulsions de cruauté envers ses enfants, tout en composant The Shining, qui met en scène une famille dominée par un alcoolique. L’idée de la thérapie par l’écriture découle des avantages bien connus de la pratique par les écrivains et aussi par certains premiers psychiatres comme Carl Jung. Des études sur cette forme de thérapie datant des années 1970 se sont révélées fascinantes et montrent qu’elle peut faire encore plus de bien qu’on ne le pensait auparavant.

Parmi les premiers penseurs dans ce domaine, citons Carl Jung, qui a formulé des théories intéressantes sur ce qu’il a appelé l’abréaction. C’est la pratique de répéter les détails d’événements traumatisants ou difficiles. Jung a soutenu qu’il y avait beaucoup d’avantages dans cette pratique à une époque où la connaissance commune suggérait que la meilleure chose que les gens pouvaient faire avec un traumatisme était de l’oublier rapidement. James W. Pennebaker a repris ce travail au milieu des années 70 et il a mené une série d’expériences où il a demandé aux étudiants d’écrire pendant 20 minutes sur un traumatisme. Cela a été répété deux fois pendant qu’un groupe de contrôle écrivait sur n’importe quel sujet trivial qu’il souhaitait.

Les découvertes de Pennebaker, qui ont été maintes fois répétées par d’autres chercheurs, ont mis en évidence des facteurs très intéressants. Les étudiants qui écrivaient sur les traumatismes avaient un système immunitaire renforcé, comme le prouvent les tests de laboratoire et ils ont également déclaré un plus grand sentiment de bien-être. Les étudiants qui n’écrivaient pas sur des choses traumatisantes étaient inchangés. Certains suggèrent que l’acte d’écrire pourrait avoir quelque chose à voir avec ce processus, puisqu’il active différentes zones du cerveau que la parole. Ainsi est née l’idée d’une thérapie par l’écriture et un certain nombre de chercheurs et de professionnels de la santé mentale ont manifesté leur intérêt pour le domaine.

Aujourd’hui, il existe un certain nombre de façons de pratiquer la thérapie par l’écriture. Cela peut faire partie de nombreux types de thérapies différentes, où un thérapeute suggère à un client de passer 20 minutes pendant deux ou trois jours à écrire sur des expériences traumatisantes. Alternativement, certaines personnes participent à des cours formels de thérapie par l’écriture, qui peuvent être dispensés dans une école locale ou en ligne. Le thérapeute peut discuter de l’écriture avec les étudiants ou discuter des moyens de commencer.

Cet intérêt pour les différences cérébrales potentielles lors de l’écriture au lieu de parler d’un traumatisme mérite une étude plus approfondie, car de nombreuses personnes participent désormais à des séances de thérapie par e-mail ou par chat où elles doivent écrire leurs préoccupations et participer par écrit avec un thérapeute. Les premières études montrent que la thérapie en ligne peut s’avérer bénéfique, mais une question est de savoir si elle est différente ou meilleure parce qu’elle implique le mot écrit. En un sens, la thérapie en ligne est une forme de thérapie par l’écriture, même si elle ne prend pas la même forme que de demander à un individu seul d’écrire pendant 20 minutes.

On se demande si un thérapeute est vraiment nécessaire dans le processus. Écrire sur un traumatisme peut certainement être très activant, et un client peut vouloir en discuter ou obtenir le soutien d’un thérapeute tout en le faisant. Pour ceux qui ne pensent pas avoir besoin de ce soutien, il pourrait être utile d’envisager d’utiliser l’écriture comme outil, car il existe des preuves solides que cela peut être une pratique saine, aussi bénéfique pour le corps que pour l’esprit.