La promotion et la permanence sont souvent, mais pas toujours, liées. La permanence, qui équivaut normalement à la sécurité d’emploi à vie, est généralement accordée dans le cadre d’une promotion à un poste supérieur dans le milieu universitaire ou l’enseignement. Dans les deux domaines, la permanence vise à la fois à récompenser et à protéger les éducateurs qui ont déjà fait preuve de compétence et de dévouement. La permanence peut également être offerte, dans certaines circonstances, comme un leurre de recrutement pour attirer des candidats particulièrement désirables dans un département donné. La titularisation est de moins en moins courante dans les écoles et les universités.
L’objectif principal de la permanence est de protéger la liberté académique des professeurs. La permanence garantit qu’un éducateur ne peut être démis de ses fonctions que pour des infractions très graves et non simplement parce qu’un président ou un doyen donné est fortement en désaccord avec ses points de vue académiques. Les professeurs nouvellement embauchés ne sont pas automatiquement titularisés. Au lieu de cela, la promotion et la titularisation sont liées, et la titularisation n’est généralement conférée qu’après la publication d’une monographie savante, généralement basée sur une recherche de thèse, ou une série d’articles dans des revues à comité de lecture.
Certains enseignants en dessous du niveau collégial sont également éligibles à la permanence. La logique sous-jacente est très similaire à celle qui sous-tend la permanence universitaire. Les enseignants, après avoir servi pendant un certain temps et avoir démontré un niveau requis de compétence et de dévouement, reçoivent la permanence comme protection contre les caprices des conseils scolaires élus et des nouveaux administrateurs. La promotion et la permanence, dans cette situation, fonctionnent à peu près de la même manière qu’un système standard basé sur l’ancienneté, en garantissant que les employés plus âgés bénéficient d’une plus grande sécurité d’emploi.
Les avis sont partagés sur la question de savoir si la relation entre la promotion et la permanence est une bonne chose pour les éducateurs ou les étudiants. De nombreux critiques extérieurs soutiennent que la structure de la profession universitaire encourage les universitaires à travailler dur pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’ils obtiennent la permanence, moment auquel la productivité universitaire a tendance à chuter fortement. Les chercheurs qui souhaitent devenir titulaires sont également contraints d’être extrêmement conformistes dans leur travail, car leur travail est examiné par un comité de pairs qui a tendance à exclure les opinions académiques hétérodoxes. Ces points de vue nouveaux, censés être protégés par la titularisation, peuvent être entièrement perdus au moment où un universitaire obtient effectivement la titularisation.
Tant dans le milieu universitaire que dans l’enseignement, on s’inquiète également du fait que le lien entre la promotion et la titularisation peut rendre très difficile l’octroi d’incitations à la performance aux professeurs et enseignants chevronnés. Les protections offertes par la permanence garantissent que les directeurs et les administrateurs ont très peu de contrôle réel sur les actions de leurs employés.
La relation entre promotion et titularisation évolue. La plupart des systèmes universitaires dans le monde ont commencé à abolir ou à affaiblir les protections de titularisation pour leurs professeurs. En Europe, cela a impliqué des changements dans les règles et pratiques administratives. Aux États-Unis, cette évolution s’est opérée plus subtilement, les postes tenure track ayant commencé à disparaître et peu de nouveaux ayant été créés. Les professeurs auxiliaires, qui enseignent désormais la majorité des cours aux États-Unis, reçoivent des incitations financières pour leurs performances professionnelles, mais ne sont jamais éligibles à la permanence.