Washington, 4 mars 1805
Procédant, chers concitoyens, à la qualification que la Constitution exige avant mon entrée dans la charge qui m’est de nouveau conférée, il est de mon devoir d’exprimer le sentiment profond que j’ai de cette nouvelle preuve de confiance de la part de mes concitoyens en général, et le zèle qu’elle m’inspire pour me conduire de la manière qui satisfera le mieux leurs justes attentes.
En prenant ce poste à une occasion antérieure, j’ai déclaré les principes sur lesquels je croyais qu’il était de mon devoir d’administrer les affaires de notre Commonwealth. Ma conscience me dit que j’ai à chaque occasion agi conformément à cette déclaration selon sa portée évidente et selon la compréhension de tout esprit candide.
Dans la conduite de vos affaires étrangères, nous nous sommes efforcés de cultiver l’amitié de toutes les nations, et spécialement de celles avec lesquelles nous avons les relations les plus importantes. Nous leur avons rendu justice en toutes occasions, favorisé là où la faveur était légitime, et chéri les intérêts mutuels et les relations dans des conditions justes et égales. Nous sommes fermement convaincus, et nous agissons sur cette conviction, que chez les nations comme chez les individus, nos intérêts bien calculés se trouveront toujours inséparables de nos devoirs moraux, et l’histoire témoigne qu’une nation juste est digne de confiance sur parole quand le recours est dû armements et guerres pour brider les autres.
Chez vous, concitoyens, vous savez mieux si nous avons bien ou mal fait. La suppression des offices inutiles, des établissements et des dépenses inutiles, nous a permis de supprimer nos impôts intérieurs. Ceux-ci, couvrant nos terres d’officiers et ouvrant nos portes à leurs intrusions, avaient déjà commencé ce processus de vexation domiciliaire qui, une fois entré, ne peut guère être empêché d’atteindre successivement chaque article de propriété et de produit. Si parmi ces impôts il en tombait quelques-uns qui n’eussent pas été gênants, c’est que leur montant n’aurait pas payé les officiers qui les percevaient, et que, s’ils avaient quelque mérite, les autorités de l’État pourraient les adopter à la place d’autres moins agréés.
Le revenu restant sur la consommation d’articles étrangers est payé principalement par ceux qui peuvent se permettre d’ajouter des luxes étrangers au confort domestique, étant collecté sur notre côte et nos frontières uniquement, et incorporé aux transactions de nos citoyens mercantiles, cela peut être le plaisir et la fierté d’un Américain à demander, quel fermier, quel mécanicien, quel ouvrier voit jamais un collecteur d’impôts des États-Unis ? Ces contributions nous permettent de soutenir les dépenses courantes du gouvernement, de remplir des contrats avec des nations étrangères, d’éteindre le droit indigène du sol dans nos limites, d’étendre ces limites et d’appliquer un tel excédent à nos dettes publiques comme des places à un court jour leur rachat définitif, et que le rachat une fois effectué, le revenu ainsi libéré pourra, par une juste répartition de celui-ci entre les États et un amendement correspondant de la Constitution, être appliqué en temps de paix aux rivières, canaux, routes, arts, manufactures. , l’éducation et d’autres grands objets dans chaque État. En temps de guerre, si l’injustice de nous-mêmes ou d’autrui doit quelquefois produire la guerre, augmentée comme le sera le même revenu par l’augmentation de la population et de la consommation, et aidée par d’autres ressources réservées à cette crise, elle peut faire face dans l’année à toutes les dépenses du année sans empiéter sur les droits des générations futures en les alourdissant des dettes du passé. La guerre ne sera alors qu’une suspension des travaux utiles, et un retour à l’état de paix, un retour au progrès du perfectionnement.
J’ai dit, concitoyens, que les revenus réservés nous avaient permis d’étendre nos limites, mais cette extension peut éventuellement s’amortir avant que nous ne soyons appelés, et en attendant réduire les intérêts courus ; en tout état de cause, il remplacera les avancées que nous aurons faites. Je sais que l’acquisition de la Louisiane avait été désapprouvée par quelques-uns dans la crainte sincère que l’agrandissement de notre territoire mette en danger son union. Mais qui peut limiter la mesure dans laquelle le principe fédératif peut fonctionner efficacement ? Plus notre association sera grande, moins elle sera ébranlée par les passions locales ; et de toute façon ne vaut-il pas mieux que la rive opposée du Mississippi soit colonisée par nos propres frères et enfants que par des étrangers d’une autre famille ? Avec qui devrions-nous être le plus susceptibles de vivre en harmonie et en relations amicales ?
En matière de religion, j’ai considéré que son libre exercice est placé par la Constitution indépendamment des pouvoirs du Gouvernement général. Je n’ai donc entrepris en aucune occasion de prescrire les exercices religieux qui lui convenaient, mais les ai laissés, comme la Constitution les trouvait, sous la direction et la discipline des autorités ecclésiastiques ou étatiques reconnues par les diverses sociétés religieuses.
J’ai considéré les habitants aborigènes de ces pays avec la commisération que leur histoire inspire. Doués des facultés et des droits des hommes, respirant un ardent amour de la liberté et de l’indépendance, et occupant un pays qui ne leur laissait d’autre désir que d’être tranquilles, le flot de la population débordante des autres régions se dirigeait sur ces rivages ; sans pouvoir de détourner ni habitudes pour le combattre, ils ont été submergés par le courant ou poussés devant lui ; maintenant réduits dans des limites trop étroites pour l’état de chasseur, l’humanité nous enjoint de leur enseigner l’agriculture et les arts domestiques ; les encourager à cette industrie qui seule peut leur permettre de se maintenir dans l’existence et les préparer à temps à cet état de société qui, au confort du corps, ajoute l’amélioration de l’esprit et des mœurs. Nous les avons donc généreusement fournis avec les instruments d’agriculture et d’usage domestique ; nous avons placé parmi eux des instructeurs dans les arts de première nécessité, et ils sont couverts de l’égide de la loi contre les agresseurs parmi nous.
Mais les efforts pour les éclairer sur le sort qui attend leur cours actuel de vie, pour les amener à exercer leur raison, à suivre ses préceptes et à changer leurs poursuites avec le changement des circonstances ont de puissants obstacles à rencontrer ; ils sont combattus par les habitudes de leur corps, les préjugés de leur esprit, l’ignorance, l’orgueil et l’influence d’individus intéressés et rusés parmi eux qui se sentent quelque chose dans l’ordre actuel des choses et craignent de n’être rien dans aucun autre. Ces personnes inculquent une révérence moralisatrice pour les coutumes de leurs ancêtres ; que tout ce qu’ils ont fait doit être fait à travers tous les temps; que la raison est un faux guide, et que s’avancer sous ses conseils dans leur condition physique, morale ou politique est une innovation périlleuse ; que leur devoir est de rester comme leur Créateur les a faits, l’ignorance étant salutaire et la connaissance pleine de danger ; bref, mes amis, parmi eux aussi on voit l’action et la contre-action du bon sens et de la bigoterie ; eux aussi ont leurs antiphilosophes qui ont intérêt à maintenir les choses en l’état, qui redoutent la réforme, et exercent toutes leurs facultés à maintenir l’ascendant de l’habitude sur le devoir d’améliorer notre raison et d’obéir à ses mandats.
En donnant ces grandes lignes, je n’entends pas, concitoyens, m’arroger le mérite des mesures. Cela tient, en premier lieu, au caractère réfléchi de nos concitoyens en général, qui, par le poids de l’opinion publique, influencent et renforcent les mesures publiques. Elle tient à la saine discrétion avec laquelle ils choisissent parmi eux ceux à qui ils confient les fonctions législatives. Elle est due au zèle et à la sagesse des personnages ainsi choisis, qui fondent le bonheur public dans des lois saines, dont l’exécution seule reste aux autres, et elle est due aux auxiliaires capables et fidèles, dont le patriotisme a associé avec moi dans les fonctions exécutives.
Pendant ce cours d’administration, et pour le troubler, l’artillerie de la presse a été braquée contre nous, chargée de tout ce que sa licence pouvait imaginer ou oser. Ces abus d’une institution si importante pour la liberté et la science sont profondément regrettables, dans la mesure où ils tendent à diminuer son utilité et à saper sa sécurité. Ils auraient pu, en effet, être corrigés par les punitions saines réservées et prévues par les lois des différents États contre le mensonge et la diffamation, mais les devoirs publics plus urgents pressent le temps des fonctionnaires, et les contrevenants ont donc été laissés à eux-mêmes. trouvent leur châtiment dans l’indignation publique.
Il n’était pas non plus sans intérêt pour le monde qu’une expérience soit faite équitablement et pleinement, si la liberté de discussion, sans l’aide du pouvoir, n’est pas suffisante pour la propagation et la protection de la vérité, si un gouvernement se conduisant dans le véritable esprit de sa constitution , avec zèle et pureté, et ne faisant aucun acte dont il ne voudrait pas que le monde entier soit témoin, peut être écrite par le mensonge et la diffamation. L’expérience a été tentée ; vous avez été témoin de la scène ; nos concitoyens regardaient, froids et recueillis ; ils voyaient la source latente d’où provenaient ces outrages ; ils se rassemblèrent autour de leurs fonctionnaires publics, et lorsque la Constitution les appela à la décision par le suffrage, ils prononcèrent leur verdict, honorable à ceux qui les avaient servis et consolant à l’ami de l’homme qui croit pouvoir lui confier le contrôle de son propres affaires.
Aucune inférence n’est voulue ici que les lois prévues par les États contre les publications fausses et diffamatoires ne doivent pas être appliquées ; celui qui a le temps rend service à la morale publique et à la tranquillité publique en réformant ces abus par la coercition salutaire de la loi ; mais l’expérience est notée pour prouver que, puisque la vérité et la raison ont maintenu leur terrain contre de fausses opinions liées à de faux faits, la presse, confinée à la vérité, n’a besoin d’aucune autre contrainte légale; le jugement public corrigera les faux raisonnements et opinions après une audition complète de toutes les parties ; et aucune autre ligne définie ne peut être tracée entre la liberté inestimable de la presse et son libertinage démoralisant. S’il y a encore des irrégularités que cette règle ne réprimerait pas, il faut chercher son supplément dans la censure de l’opinion publique.
En contemplant l’union de sentiments qui se manifeste maintenant si généralement comme augurant l’harmonie et le bonheur de notre marche future, j’offre à notre pays de sincères félicitations. Chez ceux qui ne sont pas encore ralliés au même point, la disposition à le faire se renforce ; les faits percent le voile qui les recouvre, et nos frères sceptiques verront enfin que la masse de leurs concitoyens avec lesquels ils ne peuvent encore se résoudre à agir sur des principes et des mesures, pensent comme ils pensent et désirent ce qu’ils veulent. désir; que notre souhait aussi bien que le leur est que les efforts publics soient dirigés honnêtement vers le bien public, que la paix soit cultivée, que la liberté civile et religieuse soit préservée, que la loi et l’ordre soient préservés, que l’égalité des droits soit maintenue, et que l’état de la propriété, égal ou inégale, qui résulte pour chacun de sa propre industrie ou de celle de son père. Lorsqu’ils sont satisfaits de ces opinions, il n’est pas dans la nature humaine de ne pas les approuver et de ne pas les soutenir. En attendant, chérissons-les avec une affection patiente, rendons-leur justice, et plus que justice, dans toutes les compétitions d’intérêt ; et nous n’avons pas besoin de douter que la vérité, la raison et leurs propres intérêts finiront par prévaloir, les rassembleront dans le giron de leur pays et compléteront cette entière union d’opinion qui donne à une nation la bénédiction de l’harmonie et le bénéfice de l’harmonie. toute sa force.
Je vais maintenant entrer dans les devoirs auxquels mes concitoyens m’ont de nouveau appelé, et je procéderai dans l’esprit des principes qu’ils ont approuvés. Je ne crains pas qu’aucun motif d’intérêt ne m’égare ; Je ne sens aucune passion qui pourrait me détourner sciemment du chemin de la justice, mais les faiblesses de la nature humaine et les limites de mon propre entendement produiront des erreurs de jugement parfois préjudiciables à vos intérêts. J’aurai donc besoin de toute l’indulgence que j’ai éprouvée jusqu’ici de la part de mes commettants ; le manque ne diminuera certainement pas avec l’augmentation des années. J’aurai aussi besoin de la faveur de cet Être entre les mains de qui nous sommes, qui a conduit nos pères, comme l’ancien Israël, hors de leur terre natale et les a plantés dans un pays où coulent toutes les nécessités et tous les conforts de la vie ; qui a couvert notre enfance de sa providence et nos années plus mûres de sa sagesse et de sa puissance, et à la bonté de qui je vous demande de vous joindre à moi dans des supplications afin qu’il éclaire ainsi l’esprit de vos serviteurs, guide leurs conseils et fasse prospérer leurs mesures que tout ce qu’ils feront aura pour résultat votre bien et vous assurera la paix, l’amitié et l’approbation de toutes les nations.